Elevage paysan

Sur 20ha de prairies naturelles, labellisées AB (cf certificat), rassemblées autour des bâtiments de la ferme, j’élève un troupeau d’une dizaine de boeufs de races rustiques, en système herbager extensif (herbe et foin, plein-air intégral, autonomie fourragère, mécanisation très limitée).

Sur cet élevage, je travaille à réunir un maximum de conditions nécessaires à la production d’une viande de boeuf de qualité, au respect du Vivant que je côtoie, et à la réduction de notre empreinte écologique collective, depuis mon champ jusqu’à votre assiette.

Je conçois cette ferme comme un laboratoire à ciel ouvert, et je vous invite ici à m’accompagner dans cette démarche expérimentale.. Soyez les bienvenu.e.s.

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Rusticité, j’écris ton nom.

La viande que je vous propose est issue de véritables boeufs (contrairement à 90% de la « viande de boeuf » qu’on trouve en magasins, notamment issue de vaches laitières réformées). De races rustiques (Nantaise, Armoricaine et Bretonne), ils se contentent volontiers d’une alimentation herbagère, et leur croissance est lente, en adéquation avec leur rythmes morphologiques originels. En stimulant leur immunité naturelle, je parviens à les élever en bonne santé en ne leur administrant aucun médicament de synthèse (antibiotiques, antiparasitaires..).

Ici la vidéo du dernier vêlage de Ricorée, génisse armoricaine, qui a donné naissance au petit mâle nommé Ugo.

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Donnez-leur de l’espace!

La taille modeste de mon troupeau (une quinzaine d’animaux sur 20ha) permet de garantir que les bêtes disposent d’une quantité suffisante de fourrage, exclusivement composé d’herbe, paturée ou sous forme de foin (récolté à maturité pour un transit équilibré, grâce aux fibres, fleurs et épis) intégralement récolté sur la ferme. Cela permet également de laisser les bêtes en permanence à l’extérieur, proche des conditions naturelles, en leur procurant des conditions d’hygiène décentes (en les faisant circuler de parcelle en parcelle pour qu’elles n’aient jamais les pattes dans la gadoue, et en leur distribuant du foin sur la prairie) et un accès sous les talus qui entourent les prairies (pour qu’elles puissent se protéger de la pluie, du vent, du froid ou du soleil).

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Le défi de l’écopaturage

Par-delà les prairies à flore diversifiée présentes sur la ferme, on trouve la Réserve Naturelle Régionale des landes de Monteneuf. Depuis 2020, en partenariat avec l’association « Les Landes » (qui oeuvre pour la préservation et la valorisation des patrimoines culturels et naturels des environs de Monteneuf), mes jeunes boeufs pâturent une partie de la réserve pendant l’été, pour maintenir le milieu ouvert, et ainsi conserver le paysage de landes spécifique à ce territoire. La végétation de cette parcelle, naturelle et parfumée (essentiellement composée de molinie, graminées diverses, bruyère et arbrisseaux), riche en minéraux et oligo-éléments, contribue à la vigueur physiologique de mes animaux.

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L’élevage « en clôture fine »

De l’époque où j’élevais des vaches laitières, j’ai conservé l’habitude du « fil avant ». Il s’agit, chaque jour, de déplacer le fil de clôture des bêtes afin de leur donner une ration d’herbe fraîche quotidienne.. Et elles en sont ravies. Ce fil, ainsi que tous les fils qui entourent mes prairies, sont en « clôture fine » (il s’agit d’un simple fil, parfois doublé d’un fin ruban, où circule un courant électrique de 12V. Si les animaux ont faim ou soif, ils risquent d’écourter ce fil pour aller voir si l’herbe est plus verte à côté). Bien que contraignant, ce système de clôture me convient, car il m’impose de veiller à ce que mes animaux ne manquent jamais de rien, et j’estime que cela se ressent sur la qualité de leur viande.

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Une ambiance paisible au sein du troupeau

Je considère qu’il est important, si l’on souhaite produire une viande de qualité, notamment en terme de tendreté, que les animaux évoluent dans une ambiance tranquille. Les contacts réguliers entre eux et moi y participent, lorsque je vais déplacer leur clôture ou lorsque, en hiver, je leur distribue le foin à la main. Ces moments privilégiés en leur compagnie sont autant d’occasions de les approcher, leur parler, les caresser, parfois avec d’autres personnes, notamment avec les ados que j’accueille à la ferme. Je suis intimement persuadé que cette proximité les aide à se détendre, et évite qu’ils soient stressés lorsqu’un évènement nouveau survient dans leur décor.

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Vers une agriculture sobre et artisanale

Sur la ferme, j’essaie de produire une viande bovine dont l’énergie grise est limitée, depuis la naissance de l’animal jusqu’à la livraison de la viande chez vous.

Sur l’élevage précisément, le choix du tout-herbe limite énormément l’utilisation du tracteur (et sa dépense en carburant et huiles diverses), permet de se passer du labour des sols, et ne nécessite aucun pesticide ni engrais de synthèse (d’ailleurs interdits en Agriculture Biologique). Concernant la récolte de l’herbe, contrairement à la quasi-totalité des élevages bovins actuels en France, j’ai choisi de ne pas pratiquer l’enrubannage, pour éviter de consommer trop d’énergie et de plastique, et pour ne pas crouler sous des montagnes de déchets. Ce choix me rend moins performant techniquement, mais j’espère pouvoir l’assumer longtemps.

De manière plus générale, j’ai très peu recours aux achats neufs, je fonctionne avec un maximum de matériaux de récupération (fer, bois..) et j’essaie de valoriser les machines d’occasion, avec l’aide de voisins amoureux de mécanique. A ce sujet, je suis en cheville avec une association voisine pour introduire de l’huile de friture recyclée dans le carburant de mon tracteur. Je suis en exploration sur l’empreinte écologique de mon élevage, et j’aimerais pousser cette réflexion jusqu’au mode de transport et de livraison des colis de viande … Vos avis et recommandations m’intéressent.

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Maturation longue et découpe soigneuse

Chacun de mes boeufs est abattu par l’entreprise SVD à Vannes ou Gallais Viande à Montauban-de-Bretagne. J’essaie qu’il y soit conduit au dernier moment, à l’heure d’ouverture de l’abattoir, afin qu’il y passe le moins de temps possible (deux heures maximum). Ensuite, la carcasse est conservée en chambre froide réfrigérée pendant 15 jours. Cette maturation longue, combinée au mode d’élevage extensif qui l’aura précédée, garantit une flaveur et une tendreté remarquables à la viande, outre ses qualités nutritionnelles et sa richesse en acides gras essentiels. La découpe de la viande est ensuite réalisée par l’entreprise Terre des Délices, atelier de boucherie-charcuterie artisanale située à 25km de la ferme, où chaque pièce est mise sous-vide et étiquetée (poids, type et nombre). Je m’occupe enfin du colisage des pièces, conformément à vos commandes, et assure la livraison réfrigérée de ces colis dans les trois jours qui suivent la découpe, jusqu’à votre domicile, ou bien je vous propose de les récupérer à la ferme.